Aberystwyth
- theonethat
- 28 août 2016
- 4 min de lecture
Aberystwyth
Où ça ? Pourquoi ? Tu n’aimes pas mieux attendre et mettre de l’argent de côté pour un voyage ?
Ce sont les questions qui me sont revenues le plus souvent lorsque j’ai annoncé mon intention d’aller à Aberystwyth, ville dans le Nord-Ouest du Pays de Galles.
Pourquoi ?
Durant mes études je désirais faire un échange étudiant et je souhaitais à tout prix allé au Royaume-Uni comme surement 75% des étudiants qui désirent faire des études à l’étranger. Je me doutais que cette ville éloignée ferait peur à certaines personnes moins aventureuses, mais pas moi. Je voyais Aberystwyth comme une opportunité, donc la demande était remplie et prête à être envoyée, lorsqu’on m’a appelé pour un emploi auquel j’avais postulé. Le Comité olympique canadien et les Olympiques de Londres 2012 ont donc été le premier obstacle à ma rencontre d’Aber, petit surnom que les habitants donnent à leur ville. Une chance inégalable pour quelqu’un qui rêvait de travailler dans l’événementiel. J’ai donc mis de l’avant ma carrière, mettant sur la glace mon aventure au Pays de Galle.
Deux ans passent, je travaille en Belgique tout un été, ayant travaillé mes heures plus vite que prévu, j’avais 2 semaines pour retourner en Écosse et au Pays de Galles, je prévoyais m’arrête à Cardiff et Aberystwyth. Cependant, la température fut mon second obstacle, cet été-là était l’une des plus sèches que le Royaume-Uni avait connue. Pourtant, lorsque la date de mon voyage arriva… une énorme tempête persistait à couvrir le ciel du nord-ouest du Pays de Galles, me poussant à modifier mes plans et visiter Swansea, agréable ville côtière du Sud. L’avantage de voyager seule, c’est d’être flexible et de ne pas avoir à considérer d’autres opinions.
Par deux reprises, Aberystwyth m’avait échappée. Cet été, non négociable, je m’y arrête.
Me voici donc dans un Peugeot bleue, direction mon objet de désir. Efa, ma conductrice galloise au combien généreuse et sympathique a su me faire oublier le retard de mon avion et ma chambre d’hôtel plutôt ordinaire de Londres, mais ça, c’est une autre histoire.
Son copain, Nick et elle sont musiciens, la musique tout au long de se petit ‘’roadtrip’’ planifié à la dernière minute, se devait donc d’être excellente. J’ai trouvé Efa sur le site, sans vouloir faire de pub, Blablacar. Elle avait affiché son voyage de fin de semaine chez sa famille, pensant que personne ne serait intéressé par cette destination peu commune. C’était sans compter une Canadienne française de 26 ans, qui rêvait de visiter sa ville natale. Ils ont eu la gentillesse de prendre le chemin le plus long pour me montrer des petits coins de paradis dans les Pays de Galles. De plus, nous sommes arrêté manger un morceau chez l’une de ses amies. Louisa, une dame dans la soixantaine, probablement la seule dame noire de son village, Built Wells. Et sans faire de mauvais jeu de mots ; il s’agit probablement de la personne la plus colorée que j’ai vue. Actrice, écrivaine, cultivatrice, cuisinière et passionnée des langues. Louisa a tout fait dans la vie. Elle est accueillante et est la première personne avec qui j’ai parlé français durant mon voyage… en plein milieu, avec tout respect dû, d’un trou perdu.
La route pour s’y rendre est à en perdre le fil de sa discussion. Bien qu’elle n’a rien de comparable au soleil couchant se reflétant sur l’eau, entre deux collines galloises verdoyantes. Elle sortait déjà son grand jeu de séduction, cette petite ville. Cette soirée là, je suis rester sur la promenade à regarder le soleil se coucher et peindre le ciel des plus beaux tons de pastels, jusqu'à ce que les étoiles s’illuminent et m’obligent à m’allonger pour contempler l’univers, en silence. Elles étaient mon comité d’accueil.
J’ai passé quatre jours à sillonner les rues de la ville et discuter avec des habitants qui, je dois l’avouer, ont pulvérisé les préjugés que j’avais sur la vie dans une plus petite ville. Aberystwyth à tout ce dont elle a besoin. Une université, un hôpital, une gigantesque bibliothèque (que je n’ai pas eu le temps de visité… je vais devoir revenir !) plusieurs pub (comme toute bonne ville universitaire,) une culture culinaire impeccable, un cinéma indépendant et j’en passe. De plus, on peut y faire des activités nautiques, de la randonnée pédestre, du magasinage, activités de plein air, du camping, de la chasse et de la pêche, encore une fois j’en passe. À Aber, il y a toujours à faire et ils ont un magasin de chocolat Thorntons, pour moi ça c’est signe de subsistance.
Blague à part, ce qui charme avant tout, ce sont les habitants de la ville : leur bonne humeur et leur salutation lorsque vous les croisez dans la rue. Ou lorsqu’ils se souviennent de votre nom, lorsque vous allez chercher votre Chaï Latté Soya (meilleur au monde !) au coffee one. Mieux encore, leur humour dans un des pubs le soir venu, surement à vos dépends. D’habitude j’essaye de passer inaperçu ou même locale. J’aime qu’on vienne à moi pour me demander des directions, que j’ignore bien évidemment, mais je le prends comme une sorte de compliment, une réussite. À Aberystwyth, j’ai eu l’impression d’être adopté, le temps de quelques jours et ça, c’est la meilleure façon de toucher un cœur.
Parce que, oui, Aberystwyth a volé mon cœur. Et je n’ai pas l’intention de le récupérer.
Juste de lui rendre visite, le plus souvent possible, même juste un instant pour sentir une odeur iodée familière.









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